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La saveur d un col ....

27/8/2009
12 commentaires



Beaucoup d'entre vous le savent, j'ai longtemps dévoré la littérature d'écrivains-voyageurs ou plus modestement de voyageurs qui écrivent! Des incontournables, tels que Bouvier ou Kerouac en passant par nos contemporains comme Cousin, Tesson ou Poussin. Dévorant et re-dévorant leurs ouvrages il y a encore quelques mois, le fantasme du voyage (et du voyageur...) atteint alors son paroxysme! Je me projetai déjà dans ces contrées lointaines qui ont marquées les anciens et deviennent des institutions mythiques pour les novices que nous sommes; tel le Salar d'Uyuni ou les Andes (sans doute encore plus approprié pour le cyclo-voyageur).
Le fantasme n'allait-il pas dépasser la réalité? Qui n'a jamais connu la frustration après avoir découvert un film dont le grand public vous fait une éloge générale, et vous, vous restez sur votre faim.
Je vous rassure tout de suite, cette première étape péruvienne ne nous aura pas fait connaître ce travers ...
Le 21 août, nous quittions la capitale péruvienne au niveau de la mer, jouant du klaxon et du sifflet nous nous faufilions au milieu d'une nuée de moto-taxis, combis, et rapidement de camions de tous types prenant eux aussi la route des Andes.
Il n'existe aujourd'hui que deux routes pour rejoindre la partie Est du pays et notamment la capitale Inca, Cusco. La panaméricaine jusqu'à Pisco, puis la 26A rejoignant Cusco par Nasca et Abancay offre l'avantage d'être asphaltée tout du long. L'autre option vous amène à prendre la Carretera Central à Lima pour rejoindre La Oroya puis navigant sur la cordelière, il faudra emprunter quelques 500 kms de piste pour atteindre Abancay et enfin Cusco. Afin d'éviter le trafic de la Panam, et puisque nous aimons les défis nous ferons le choix de cette seconde option.
 
 
La première étape après la capitale s'élève déjà à quelques 800 mètres d'altitude. Nous atteindrons Chosica sans réelle difficulté mais sans plaisir non plus, le nuage gris de pollution recouvrant Lima ne nous laissant toujours pas apercevoir le soleil, les bruits de klaxons incessants nous empêchent de profiter de ces premiers kilomètres. A la lisière de la ville, ancienne cité de villégiature pour riches européens dans les années 50, Fernando sur son fidèle destrier nous aborde. Fernando, s'est improvisé Casa de Ciclistas à Chosica, passionné de vélo et particulièrement de tandem, il ouvre sa maison familiale aux rares cyclistes de passage (essentiellement des voyageurs au long court). Nous profiterons ainsi d'un accueil incommensurable, d'une visite privée de la ville ainsi que des bons petits soins et conseils de notre ami. Il nous offrira un pot de miel de la production familiale, ainsi que du concentré « gatorade » (boisson énergétique excellente pour la réhydratation),bref le kit du parfait petit cycliste s'apprêtant à affronter les Andes.
 
 
S'en suivront quelques 4 jours de montées sans discontinuer, à travers la falaise nous grimperons jusqu'à 1700 mètres de dénivelé en une journée. Passé les 3000 mètres d'altitude, nous diminuerons nettement la cadence afin de prendre le temps de s'acclimater à l'altitude mais également pour soulager nos muscles encore peu habitués à tant de sollicitation.
 
 
Des petits villages nous offrirons le repos pour la nuit, il est clairement inconcevable de faire du camping sauvage sur ce premier tronçon. Coincé entre les montagnes, il n'y a tout simplement aucun terrain plat et encore moins de verdure. De la roche et encore de la roche que seul le rio vient ciselé dans le paysage.
 
De 19-25 aout

 
Moyennant entre 2 et 10 $ nous profitons de quatre murs et un toit, parfois d'une douche et comble du luxe de l'eau chaude (je m'attarderai un autre jour sur les notions de sécurité péruvienne en matière de combinaison électricité/'eau).
Mantucana, San Mateo, Chilca nous ferons ainsi découvrir leurs charmes authentiques et leur gastronomie somme toute limitée (là aussi nous y reviendrons).
 
 
De 19-25 aout

 
Notre dernière journée de grimpette fut incontestablement la plus belle, les mots manquent pour décrire tant de beauté et d'émotion...
De 19-25 aout

 
Quelques 28 kilomètres de lacets à travers la cordelière ont le pouvoir de démultiplier vos sensations. Quatre heures de montée où chaque virage vous laisse espérer une fin toujours plus proche, et surtout vous fait découvrir un paysage toujours plus grandiose. Les cimes enneigées, synonymes des 5000 m, font rapidement leur apparition, notre premier lama sonne la victoire des 4500, les 300 derniers mètres de dénivelé, les plus éprouvants physiquement s'avaleront facilement encouragés par la beauté des lagunes.
 
De 19-25 aout

 
A l'approche du col l'émotion m'envahit, et ce n'est plus ma conjonctivite qui est à l'origine des larmes coulant mes joues. Une envie de chialer comme un gosse, je ferai cela silencieusement (Steph le découvrira d'ailleurs comme vous en lisant ces lignes). Trop de beauté cumulée à l'effort de 5 jours, et soyons honnête comment ne pas être fiers de nous dans ces moments ! Stéphanie a été d'une résistance incroyable, aucun moment de faiblesse ... bref nous repartons avec un ego gonflé à bloc !
 
Comme toujours, j'en reviens à ce principe directeur, les choses n'ont pas la même saveur lorsque l'on prend le temps de les gagner (à la force des mollets par exemple...). Peut-on seulement imaginer vivre cette même émotion si un bus nous avait amené jusqu'à ce col ?
Un comité d'accueil local nous attend à 4830 mètres, deux oeufs au plat et un maté de coca plus tard nous dévalerons notre juste récompense: une descente de 40 kms qui nous amènera sans effort jusqu'à La Oroya, capitale péruvienne de la métallurgie, sans grand intérêt.
 
Quelques 120 kilomètres plus loin nous atteindrons Huancayo d'où je vous transmets ces quelques lignes.
 
Avant cela, Jauja, première capitale péruvienne instaurée par Pizarro, nous dévoilera ses rares vestiges de l'époque coloniale.
Après plus d'une semaine sans croiser un seul touriste, nous retrouvons quelques backpapers dans cette pension à Huancayo. Nous passerons notre journée de repos hebdomadaire ici à profiter des charmes de la ville, du service laverie et de la bière bon marché.
 
Jusqu'à Izuchaca, nous bénéficierons encore d'une route asphaltée pour ensuite affronter une piste d'altitude au revêtement incertain jusqu'à Ayacucho. Une autre épreuve, à l'image d'un col, qui j'en suis persuadé nous offrira encore une satisfaction certaine.
 
Nous pensons bien à vous, Tancar se porte à merveille (après une petite purge des freins) et vous embrasse.

Felix, de Huancayo

PS : Quelqu'un peut-il nous faire une petite recherche sur la différence entre le lama, la vigogne, l'alpaga et autres animaux « à poils les noeuds » ?
Nous n'avons pas encore aperçu de Condor, dans quel coin devons nous redoubler d'attention pur admirer ce gros pigeon ?

 

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Commentaires :

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  • denis faure dit :
    13/9/2009 à 12h 12min

    le fait de déroger à la règle en prenant un bus ne doit en rien laisser croire que vous minimisez votre effort, au contraire beaucoup d'admiration pour votre courage et les belles rencontres que vous faites et ferez . elles vous permettront de passer ses mauvais caps. merci pour vos photos et vos commentaires qui nous font rêver

  • denis faure dit :
    13/9/2009 à 12h 12min

    le fait de déroger à la règle en prenant un bus ne doit en rien laisser croire que vous minimisez votre effort, au contraire beaucoup d'admiration pour votre courage et les belles rencontres que vous faites et ferez . elles vous permettront de passer ses mauvais caps. merci pour vos photos et vos commentaires qui nous font rêver

  • Adé dit :
    30/8/2009 à 12h 12min

    petite remise à niveau: Selon Wikipedia: Le lama blanc ou lama (Lama glama) est un camélidé domestique d'Amérique du Sud. Le terme « lama » est souvent utilisé de manière plus large pour s'appliquer aux quatre espèces animales proches qui constituent la branche sud-américaine des camélidés : le lama blanc lui-même, l'alpaga, le guanaco et la vigogne (voir pour cela le genre lama).Si non , juste un petit commentaire, l'alpaga est petit max 1m50, le lama est plus grand!!!Pour finir le vigogne est le plus petit des camaléidés, et sa laine est utilisées pour les vetements de luxe. Voila, j'espère que dorénavant vous serez à qui vous adresser. Félécitation et vive les courbatures!! Stéphanie ne fais pas semblants de ne pas avoir mal. Bisous Du Burkina Faso

  • Célia et Ber dit :
    29/8/2009 à 12h 12min

    Whouahhhhhhhhhhhhhhhhh ! Bravo des bisouxxx

  • pinohase dit :
    28/8/2009 à 12h 12min

    bravo "tancar" Tes exploits sont lu avec attention sur pinohase.fr!!

  • Pierre de Kuala Lump dit :
    28/8/2009 à 12h 12min

    C"est impressionant ce que vous faites. Je suis epate par votre resistance, grimper jusqu'a 5000m, et sans EPO! Maintenant que vous avez fait ca vous pouvez aller partout...Bravo a tous les 2, c'est fabuleux et ca fait rever!

  • Loïs et Camille dit :
    27/8/2009 à 12h 12min

    Ah! On est bien contents de lire de vos nouvelles!Si on peut apporter un petit éclaircissement à vos lecteurs qui ont la flemme de chercher sur Internet: la vigogne vit à l'état sauvage dans les Andes, c'est un animal protégé, dont la laine vaut de l'or (tonte une fois/an par les villageois qui les attrapent comme ils peuvent); le lama et l'alpaga sont domestiqués, le lama est une espèce native des Andes, qui sert essentiellement au transport comme chez nous autrefois les ânes, l'alpaga est un croisement entre le lama et ?? le mouton peut-être, ou alors la vigogne (à vérifier), élevé pour la laine et la viande (comme le mouton quoi!). Voili voilou! Bonne route à tous les deux et encore une grosse bise de Maixent.

  • Une maman dit :
    27/8/2009 à 12h 12min

    Gardez ce bel enthousiasme jusqu'au bout de votre long chemin et n'en déplaise à T...félicitations aux"pas si vieux que ça" pour leur présence ,leur soutien et leur patience.

  • Papa Bx dit :
    27/8/2009 à 12h 12min

    Bravo pour la grimpette mais attention les chevilles ! Mais que Tim vienne toucher de la pédale avant de faire la fine bouche sur ce qui pour moi est un bel exploit. El Condor passera car il ne touche que la charogne et vous me semblez bien trop vivants pour lui. Pour en savoir plus sur les camélidés locaux va voir http://www.capsurlemonde.org/andes/lamas/introduction.html

  • Tim from Niort City dit :
    27/8/2009 à 12h 12min

    En meme temps, ils ont prévus 43 jours pour rallier Lima à La Paz... Alors faut qu'ils se sortent les doigts du culs... Hop hop hop... finis les petites moyennes à 20kilomètres par jour... On arrete de faire les chochotes et on pédale !

  • Benjamin from Norway dit :
    27/8/2009 à 12h 12min

    Pas mal!! Cela avance vite dites donc!!! Bonne continuation et profitez en bien. Benjamin

  • Tim dit :
    27/8/2009 à 12h 12min

    Habitat du Condor: http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:AndeanMap.png Ca à l'air d'etre surtout dans le sud du Perou... Le "Pigeon" fait quand meme 13kilos et 3,3 m d'envergure... Attention qu'il ne vous lache pas une fiente sur le coin de l'oeuil... Pour le lama et ses cousins, c'est par là: http://www.tourisme-perou.com/informations/geographie/cameleides.php




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