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Mordre la poussière ....Ayacucho / Cusco

12/9/2009
7 commentaires

 

Tout s'écroule ! Ce fameux rêve inavoué de cycliste un peu puriste; boucler la boucle à la seule force du mollet. C'est fini maintenant, trop tard, à l'eau , plouf ... nous avons triché face à la difficulté, utilisé un moyen de transport motorisé sur la partie terrestre de notre tour ! Quelques longues dizaines de kilomètres en bus auront suffit à réduire à néant ce fantasme un peu stupide et prétentieux....Déception, oui certainement ... mais tout d'abord restituons un peu le contexte.

Nous nous étions quittés à Ayacucho, alors en plein état de grâce, rassurés par nos performances en altitude et sur piste. Nous attendions sereinement les quelques 300 kilomètres nous séparant d'Abancay et ce en dépit de la réputation destructrice de cette itinéraire pour les cyclistes...

Stéphanie quittera la ville avec encore quelques ganglions à la gorge et pour ma part c'est un régime smecta/coca qui devra me faire tenir en « sels ». La sortie d'Ayacucho nous donnera rapidement le ton de ce qui nous attend, une piste défoncée où la pluie est venue creuser moultes rigoles me rappelant quelques souvenirs de banlieues d'Afrique de l'ouest. Sommes nous réellement sur la bonne route? La station service qui nous servira le demi litre d'essence nécessaire au fonctionnement de notre réchaud nous confirmera malheureusement nos craintes...

De 9.2 sept - 12 Sept

Nous savions que notre itinéraire nous amènerait à plus de 4000 mètres et pourtant les premiers 10 kilomètres nous font encore plonger dans la vallée, dur pour le moral, nous pestons mais avançons. Nous prenons rapidement conscience de la difficulté que représente ce revêtement pour nous comme pour Tancar. Nous ne sommes plus sur un petit chemin gravilloneux, le terme piste prend son sens; les cailloux gros comme le poing envahissent l'espace, les bas-coté comme la bande centrale se transforment souvent en tas de sable et graviers où nos 200 kilos viennent s'enfoncer lourdement. En descente notre poids vient bien heureusement nous coller au sol sans toutefois nous empêcher de chasser sur les monticules sablonneux. Bref, en montée, chaque aspérité (nid de poule, oued ou autres cailloux...) nous oblige a redoubler d'énergie pour maintenir le tandem à une vitesse de 4 km/h... en descente nous restons cramponnés à nos freins ne dépassant pas la vitesse de 15 km/h là où l'asphalte nous faisait glisser sans effort à la vitesse de l'antilope en pleine course.

De 9.2 sept - 12 Sept

En une journée nous crèverons 3 ou 4 fois, la cause est toujours identique: une pierre ou un petit cours d'eau dans un virage vient littéralement bloquer la roue avant, le pneu pinçant ainsi la chambre à air contre la jante. Nous sommes alors quittes pour la pose de deux rustines dans la poussière.

De 9.2 sept - 12 Sept

- Parenthèse technique : nous aurions sans aucun doute bien mieux supporté ces difficultés en ayant des pneus adaptés : plus larges surtout à l'avant (minimum 2.0 vs 1.75 actuellement) et plus crantés (actuellement pneu parfait pour la route ou le chemin de nos campagnes – schwalbe marathon classique) -

C'est à ce rythme que nous parcourons en deux jours une centaine de kilomètres jusqu'à Chumbes. Ce tronçon, pour être sincère, ne nous offrira que peu de bon moment. Certes, nous sommes presque seuls à naviguer dans ces paysages grandioses, mais la difficulté viendra annihiler toute notion de plaisir.

De 9.2 sept - 12 Sept

Dans ce tableau volontairement assez noir (rappelez vous mon premier post sur la nécessité de parfois grossir le trait pour que le lecteur se plonge au mieux dans l'action!), nous rencontrerons notre premier cyclo-touriste, un vrai un dur lui qui sur son VTT aux pneus de tracteur grimpe tout depuis Ushuaia (sa route s'arrêtera en Alaska...). Nous nous croiserons à quelques lacets du col à 4100 m, belle rencontre, improbable sur cette piste, pendant une demi heure nous échangerons sur nos expériences, anecdotes et autres bons tuyaux sur les kilomètres à venir. Nous lui décrions notamment les difficultés rencontrées depuis Ayacucho, lui nous rassurera sur la suite : « ne vous inquiétez pas, pour vous ça descend tranquille, la piste est vraiment OK par içi ! »... Hum, pour toi mon cher c'est peut-être « OK » mais pour nous cela sera une torture ! Nous n'avons jamais croisé pareille piste, c'est tout juste s'il ne faut pas descendre du vélo pour continuer à avancer malgré les quelques 10 ou 12 % de pente.

De 9.2 sept - 12 Sept

Ce dernier échange, nous convaincra de prendre un bus jusqu'à Abancay... Soulagés d'abréger nos souffrances, nous sommes également tristes de mettre fin à ce rêve de tour sans aucune assistance motorisée...

De 9.2 sept - 12 Sept

De 9.2 sept - 12 Sept

Nous passerons donc la nuit à Chumbes, le seul bus ayant encore un peu de place sur le toit pour embarquer notre cher Tancar s'arrêtera à Andahuaylas. Cette ville est clairement hors des circuits pour touristes et autres backpackers (merci Claudio!) à la découverte du Pérou, néanmoins elle abrite une ONG française accueillant groupes de scouts et autres projets d'étudiants ingénieurs; au programme réhabilitation de maisons, toilettes sèches, fours et douches solaires... En parcourant le blog d'un cyclo français passé dans la région il y a quelques semaines (juste comme ça, lui aussi a pris un bus...), j'ai pris connaissance de la récente existence d'un café français dans la ville. Quelques locaux nous indiquerons sans problème ce refuge; « El Cappucino » offre au péruvien le pouvoir de redécouvrir son propre café. En effet tout le café de qualité au Pérou est destiné à l'exportation laissant aux autochtones les joies du Nescafé.

Brice, Cht'i, marié depuis peu à une péruvienne a ouvert ce havre d'hygiène il y a quelques mois, une clientèle moyenne/sup locale vient tester ses gaufres et autres sandwichs au pain presque français. C'est un succès pour notre compatriote, sa salle ne désemplit pas.
Les salariés et bénévoles de l'ONG ont naturellement élu domicile dans ce petit coin de France. Nous rencontrerons ainsi Pascale, personnage haut en couleur qui profite d'une année sabbatique pour découvrir le Pérou. Depuis plusieurs mois elle s'est investie dans la région et notamment au sein de l'ONG. Le temps d'une soirée, elle nous fera partager sa connaissance du pays et nous amènera dans un bar où la musique péruvienne vous pousse inévitablement à danser en oubliant toute notion de rythme!(chose assez aisée pour moi) Franches rigolades et petit aperçu de ce que peut-être un samedi soir, ici à Andahuaylas.


 

Prolongeant de 24 heures notre halte, nous en profiterons pour découvrir notre premier site Chankas à Sondor, ces indiens s'étant notamment affrontés aux Incas de Cusco ont su trouver un site grandiose pour leur cérémonie. Sur un colline dominant une des plus grandes lagune du pays et bénéficiant d'une vue imprenable sur les cimes enneigées s'érige une pyramide. Soyons honnêtes, il faut un peu d'imagination pour faire revivre ces pierres, d'autant plus lorsque l'on ne dispose d'aucune explication...

De 9.2 sept - 12 Sept

De 9.2 sept - 12 Sept

De 9.2 sept - 12 Sept
 

Le site reste grandiose, étant les deux seuls à arpenter ces escaliers, nous ne regretterons en rien notre escapade.

De 9.2 sept - 12 Sept

De 9.2 sept - 12 Sept

Sans encombre, nous rejoindrons Abancay, un bus mettant ainsi fin à ces tristes souvenirs de pistes péruviennes.

Afin de se prouver que nous sommes encore bon à la tâche, nous attaquerons gaillardement après un lever à 4 h du mat, près de 1400 m de dénivelé. Les jambes n'attendaient qu'une chose, montrer ce dont elles sont capables sur du bon vieux macadam ! Nous sommes boostés, et trouverons non sans mal un lieu de bivouac à quelques kilomètres du col. Si la tente et les duvets nous ont encore une fois prouvé leur efficacité à 4000 m, le réchaud fait des siennes. Chers amis bricoleurs ou autres ingénieurs en tous genres, avez vous des explications et surtout des solutions?! Pour faire simple: l'essence ne brûle pas convenablement, il y a une petite flamme jaune (alors qu'elle devrait être bleue), il n' y a pas le bruit d'avion caractéristique de la phase de préchauffage... (Réchaud MSR XGK / essence GAS 84).... Que faire? Ce type de réchaud est pourtant conçu pour l'altitude.
 

De 9.2 sept - 12 Sept

De 9.2 sept - 12 Sept

Notre popote se fera donc au feu de bois. Je me permets par ailleurs de casser cette idée reçue comme quoi la bouse de vache ou de lama séchée serait un excellent combustible. Faux, nous concernant, impossible de faire prendre cette ressource cependant prolifique!

Pendant deux jours et demi nous pédalerons pour rejoindre Cusco, tout en continuant notre jeu incessant de montées / descentes.
Nous croiserons un cycliste allemand ainsi qu'un couple Italiano-suisse, remontant d'Ushuaia jusqu'à Quito. Ceux-ci en route depuis 10 mois semblent de plus en plus philosophes sur le voyage à vélo... Aujourd'hui, laissaient-ils entendre : « nous nous autorisons sans que cela soit un déchirement, à prendre quelques bus pour avancer et profiter différemment du voyage. »

De 9.2 sept - 12 Sept

De 9.2 sept - 12 Sept

Petit point rassurant, tous les vélos remontant d'Ushuaia nous ferons part d'un vent de face quasi discontinu, logiquement du vent arrière pour nous dans les mois à venir.... illusion et parano du cycliste ou vérité absolue ?

Nous voici maintenant à Cusco, pour vraisemblablement une bonne semaine, pour la première fois nous sommes littéralement submergés par les touristes, ils sont partout, tout est pensé pour le gringo: trek, rando VTT, kayac et autres rafting... La ville en elle même où l'architecture inca sert de base aux demeures coloniales semble justifier ce point de convergence, sans compter l'inévitable Macchu Pichu, qui découvert en 1911 est venu donner à Cusco son titre de capitale touristique.

De 9.2 sept - 12 Sept
De 9.2 sept - 12 Sept

De 9.2 sept - 12 Sept

Stéphanie, vous fera partager notre découverte de la région d'ici quelques jours.

N'hésitez par à parcourir le site de Marion et André, couple suisse en vadrouille pour deux ans. Rencontrés à l'hospedaje nous partagerons petit dej et conseils quelques heures avant leur départ.
www.marandi.ch

De 9.2 sept - 12 Sept


A bientôt, et quittez fissa cette page web pour retourner bosser!

 

Félix

PS :Comme çà, en pensant, je vous invite à lire un ou des livres de Mike Horn, pas tant pour ses talents littéraires mais plus par la démonstration qu'il peut faire de la "non renonciation", dans toutes ses aventures jamais il ne fera demi-tour.Perdu autour du cerce polaire, les doigts éclatés au fond de ses gants comme des knackis passés à l'eau bouillante, il continuera à avancer. Son tour du monde en longeant l'équateur est également sans être un exemple (à la limite de la tête brulée notre sud-africain!) une belle leçon de perseverance.

PS' : à la demande de certains toutes les photos seront dorénavant commentées sur picassa.
C'est par içi pour la première vague : http://picasaweb.google.fr/globetandemistes
 

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Commentaires :

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  • Loïc dit :
    09/10/2009 à 12h 12min

    Salut les jeunes! Je suis Loïc le collègue d'espagnol de ta mère Felix. Je suis allé en Bolivie. Si vous êtes toujours à La Paz, descendez à l'hôtel Torino (près de San Francisco) c'est un bel hôtel colonial, bon marché, sympa et bien placé. Bon vent!

  • brice dit :
    16/9/2009 à 12h 12min

    coucou les cyclistes, merci beaucoup pour votre petit mot qui nous a fait super plaisir. on continue a suivre vos aventures et on vous souhaite plein de courage pour les moments a venir, je pense installer un portoir a velo devant le capucchino car vous etes de plus en plus nombreux a passer nous voir en bicyclette! suerte y cuidense brice le ch'ti sa femme patty et toute l'equipe de munay wasi chauuuuuu

  • Louis dit :
    15/9/2009 à 12h 12min

    Salut les tarés. Depuis maintenant trop longtemps, y'avait dans un coin d'ma tête une envie de vous lire qui grossissait, qui grossissait, et qui grossissait encore, si bien que le coin en était devenu énorme. Par peur de le voir éclater, je me décide enfin à me plonger dans votre aventure, dont j'avais eu un excitant pressentiment à travers vos récits encadrés le soir de votre mariage. Il n'empêche que ce que je craignais par ailleurs n'a pas manqué : j'aimerais maintenant être aussi taré que vous, ou du moins faire honneur à ma folie autant que vous faites honneur à la vôtre. Embrassez notre belle planète de ma part, et dites lui qu'un jour je lui rendrai moi aussi visite, avec plus d'attention et de reconnaissance filiales que je ne l'ai fait jusqu'à présent. Dites lui de ne pas perdre espoir en l'homme, qui la maltraite comme un enfant trop gâté le ferait avec son plus beau jouet. Dites à la société des hommes - qui l'habite - qu'il y a en elle plus de choses à admirer qu'à mépriser. Enfin, dites à votre réchaud d'arrêter de nous faire une syncope, ou alors je lui éclate sa tronche de cake la prochaine fois que nous nous verrons. Bons baisers parisiens à tous les deux, et n'oubliez pas de contempler sans chercher nécessairement à comprendre.

  • Tim dit :
    13/9/2009 à 12h 12min

    Pour ton problème de réchaud, je te conseille également de procéder à un nettoyage du gicleur... Il y a probablement une saloperie qui le bouche partiellement... D'ou une chute du débit et une mauvaise combustion. Attention de ne pas déformer le gicleur si tu le nettoie avec une aiguille.

  • Perrine dit :
    13/9/2009 à 12h 12min

    Hola queridos amigos! Qué ganas tengo de estar alli con vosotros! Racontez-nous vite la visite du Macchu Pichu... Un enorme beso desde Montlouis!!!!

  • pinohase.fr dit :
    13/9/2009 à 12h 12min

    Courage ... le voyage ne fait que commencer. Les petits soucis techniques ne sont pas grave. Il faut que tu vérifie ton gicleur car si la flamme n'est pas jaune c'est que le débit est mauvais !Un bon décrassage et regraissage du joint de pompe. N'hesites pas à pomper 30 fois pour créer une pression suffisante. Pour le gicleur, si tu n'as rien pour le débouchez, utilise une aiguille et sinon ,c'est vinaigre, gros et un peu d'eau pour faire la trempette du gicleur !! PS : tu as quoi comme developpement : par exemple 42-32-22 avant et 11-30 pour l'arriere ? Et je pense que tes pneus ne sont pas assez gonflé pour pincer la gente si souvent. Non ? Tu as quel pression ?

  • Mam dit :
    13/9/2009 à 12h 12min

    Belle expérience des limites de l'homme face à la nature.Sachons rester modestes sans pour autant démériter!Pauvre Tancar à qui on a ,en plus, demandé d'etre un VTT!Très belle semaine à Cuzco qui va faire plus d'envieux que les jours précédents...Bises à vous deux.




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