8h45, la petite Rome péruvienne, Juli, à 55km de la frontière s'éveille. La « plaza » centrale dominant le lac Titicaca tente de sortir de son coma; les rares « tiendas » ouvertes offrent peu de choix pour que les occidentaux que nous sommes composent leur petit déjeuner. Aujourd'hui, 65 kilomètres nous attendent, la Bolivie également. Comme souvent, nous allons au plus simple,les petits pains ronds péruviens constitueront la matière première de notre premier repas de la journée; un litre de jus de fruit de l'incontournable « Coca Cola Compagny » nous aidera à faire glisser ces galettes à la croûte cartonnée et la mie inexistante. Nous aimons ça, parfois « Gloria », marque incontournable au Pérou, nous offre le luxe d'une confiture de fraise à vous rendre nostalgique des pots « bonne maman » authentiques ou non.
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| De 12. 26 Sept-28 sept |
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Encore plongés dans une des immenses corbeilles de pains en quête de fraîcheur, 3 cyclistes de l'espèce « transportum mamaisum » surgissent de l'un des raidillons donnant sur la place.
Une splendide monture et sa selle brooks, caractéristique du cyclo sur la route depuis de nombreux mois accueille le postérieur de Damien. Le cadre de son vélo est recouvert de drapeaux en tous genres, ses sacoches Ortlieb sont méconnaissables sous les messages à caractère informatif du type : « un vélo = une voiture de moins », un bras de poupée est accroché à la fourche avant, un condor en laine fait office de figure de proue, à la poupe un drapeau délavé nous invite à une grande marche pour la paix dans le monde...Quel programme.
Damien est en vadrouille depuis 27 mois, argentin il parcourt les Amériques, d'Alaska jusqu'à Ushuaia en visitant les villages d'enfants de l'ong éponyme. Son unique ambition est de faire parler de cette organisation et d'inciter indirectement aux dons. (son site en 3 langues s-il vous plait : www.jamerboi.com.ar )
La bicyclette de Marco contraste nettement avec celle de son fidèle ami, ses sacoches sont rutilantes comme au premier jour et bien que n'étant pas à la pointe, il est aisé de constater que cette rossinante n'a que peu de kilomètres dans les roues. En effet, notre canadien (et précieux francophone) est ici pour 5 semaines, son objectif découvrir le Pérou et la Bolivie en compagnie de son ami Damien. Marco est preneur de son et travaille pour tous types d'émission et reportage, c'est à l'occasion d'un tournage à vocation scientifique de plus de 8 mois en antarctique que sa route a croisé celle de Damien. Celui-ci était alors encore occupé par ses fonctions de chercheur notamment sur les problématiques de changement climatique et à les entendre 8 mois sur la banquise ça rapproche et crée des liens d'amitié résistant à tout éloignement !
Un troisième larron s'est greffé au binôme depuis déjà quelques jours, Alex, le crâne lisse comme une boule de billard est Anglais, il se donne un peu plus d'un an pour parcourir l'Amérique du sud à vélo biensûr et accompagné de son incontournable remorque « Bob ».
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C'est ainsi que nous quitterons Juli et ses 4 clochers coloniaux, une équipe de 5 cyclistes. Pour la première fois nous partagerons notre quotidien pendant plusieurs jours. Nous n'avancerons plus à notre rythme mais à celui d'un équipage, nos décisions d'hôtel et autres choix d'ordre touristique seront ceux d'un groupe.
Nous vivions depuis plus de 100 jours à quelques exceptions près (Madrid, Lima, Cusco..) en circuit fermé avec Stéphanie, vous vous en doutez nous nous connaissons maintenant suffisamment pour que chacune des décisions ne fasse pas l'objet de débat quotidien ! 5 jours où nous goûterons à nouveau à la vie communauté, à 5.Une expérience à part entière!
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Les frontières sans que l'on sache pourquoi ont quelque chose d'inquiétant pour le voyageur, on s'attend toujours aux pires discussions avec les officiers en présence alors même que tout est en règle. Cela à quelque chose de rassurant de passer cette étape en formation groupée. (en dépit des quelques jours de retard d'Alex et Damien / à la durée autorisée) et c'est en effet sans aucune difficulté que sous l'oeil du lac navigable le plus haut du monde que nous passerons en Bolivie.
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Contrairement à la célèbre plage brésilienne du même nom il est difficile de faire du mono-kini à Copacabana. Ces jours ci l'ambiance est plutôt à botte et ciré et ce malgré le sable blanc et les frêles embarcations exotiques.
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La joyeuse équipe se met en route dimanche 27 septembre pour l'Isla del Sol, connue sous le nom de Titi Khar'ka (rocher du puma) d'où dérive la dénomination du lac. C'est là que le dieu blanc et barbu, Viracocha ainsi que les premiers incas apparurent mystérieusement à la demande du soleil. Aujourd'hui encore pour la majorité des Aymara et Quechua cette légende relate l'histoire de la Création.
Nous débarquons sur la partie nord de l'île après 2 heures de navigation sur un lac d'huile. Nous évoluons à travers les vestiges incas: pampas (terrasses), labyrinthe, et autres tables de sacrifice. Quelques 3h30 de marche sur les crêtes nous amène à Yumani, chef lieu de la partie sud de l'ile – à 4000 mètres et des brouettes les paysages sont splendides, à gauche la Bolivie, à droite le Pérou, les nuages noirs annonçant l'orage transcendent les effets lumineux sur le lac -
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| De 12. 26 Sept-28 sept |
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C'est un hostal au rapport qualité prix imbattable qui nous offrira notre première vue digne d'une suite cinq étoile. (Nous vous le rappelons, nous sommes tout de même en lune de miel!) Une vue panoramique en 3 baies vitrées délimite l'espace, face à nous le lac Titicaca et les sommets enneigés à plus de 6500 mètres d'altitude de la Cordillère Royale.
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| De 12. 26 Sept-28 sept |
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Notre retour sur le continent sera beaucoup plus chaotique. Une quarantaine de gringos embarquent sous la pluie dans une ridicule embarcation poussée par un antique moteur de 50 chevaux. La coquille de noix est initialement destinée à accueillir la moitié de son chargement à l'extérieur (des bancs sont installés sur le roof). Nous nous tasserons sous la partie couverte afin d'éviter les gouttes toujours plus importantes.
Le lac s'éveille; la houle se forme, et rapidement le « boat people » entame une danse irrégulière. En dépit de l'ambiance très décontractée, les sacs plastiques sont rapidement de sortie et les visages passent au vert. Le moteur fait des siennes, il nous faudra plus de 2h30 pour effectuer les 6 miles nous séparant du plancher des vaches.
Stéphanie comme les autres membres de notre fine équipe n'ont définitivement pas le pied marin et débarqueront avec soulagement sur la plage de Copacabana.
L'Isla del Sol nous aura offert un visage bien différent de celui des Islas Flottantes. Près de Puno, nous avions en effet pris le temps de découvrir ces surprenantes îles artificielles abritant les Uros. Ceux-ci cherchant à se protéger des Aymaras s'étaient initialement réfugiés sur le lac Titicaca en construisant des embarcations en totora (sorte de roseau) surmontées de petite cahute faisant office d'hébergement. Au fil des années, les modestes bateaux à l'allure viking sont devenus de véritables îles flottantes.
Le sol est meuble et l'on s'enfonce à chaque pas, des couches de totora sont ajoutées tous les 3 jours pour compenser la décomposition lente des strates inférieures sous l'eau. Les îles tels des bateaux sont amarrées entres elles mais également au fond de l'eau. Les Uros vivent principalement aujourd'hui du tourisme, leur activité originelle reste encore largement pratiquée : l'élevage de truite. Un trou de 5 mètres de diamètre au milieu d'une île abritera ainsi sous un filet un élevage. L'électricité n'est apparue que récemment pour seulement quelques îles grâce à l'énergie solaire.
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| De 11. 17 Sept - 23 Sept |
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Certes cette modeste excursion est un véritable business touristique, à la limite du parcours zoologique qui s'organise au départ de Puno. Les bateaux embarquent par centaines les touristes pour une promenade d'une demi journée. Rien ne semble réellement authentique dans ce spectacle qui s'offre à nous. Les femmes en costumes traditionnels accueillent les bateaux en chantant les airs les plus improbables sur une chorégraphie ridicule : « Bamos a la playa aaaa aa ». Les seuls échanges avec les Uros se feront à la condition d'acheter une babiole touristique en totora. Nous ne pouvons néanmoins rester qu'admiratif devant ce mode de vie et la capacité d'adaptation de l'homme face aux éléments.
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| De 11. 17 Sept - 23 Sept |
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Nous devons souligner ici notre performance pour rejoindre les bords du Titicaca depuis Cusco. Quittant notre incessant jeu de yoyo (je monte 2000 m pour en descendre 1300) nous avons littéralement volé au dessus de l'altiplano. Quelques 390 kilomètres en 3 jours et demi, les records tombent les uns après les autres pour atteindre jusqu'à 138 kilomètres en une journée.
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| De 11. 17 Sept - 23 Sept |
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Enfin ! Nous leur avons mis la main dessus! Les désormais célèbres « vélomonde », tandemistes français, ont frappé à notre porte la veille de notre départ de Copacabana. Par le fruit du hasard et des rencontres en voyage que l'on vous invite à découvrir ici : www.velomonde.fr , Corinne et Philippe doivent rejoindre la capitale bolivienne en bus depuis déjà 24 heures... des opposants à l'actuel président, Evo Morales estimant que leur région ne bénéficie pas d'assez de crédit, bloquent l'accès à la ville en signe de protestation. Bref, un concours de circonstance qui nous permettra le temps d'une soirée de découvrir ce superbe couple, parents de 3 enfants (proches de nos âges). Le voyage à vélo à ceci d'extraordinaire, abattre les barrières de toutes sortes: génération, sociale ... (encore que nous pouvons trouver quelques exceptions; nous y reviendrons peut être dans un autre post...).
Pour 16 mois et après 27 ans de mariage, les tourtereaux parcourent le monde avec pour seul objectif se faire plaisir! Membres très actifs de CCI (cyclo camping international), leur itinéraire sera jalonné d'étapes avec d'autres membres de l'association.
Le rythme d'une journée de vélo en groupe est définitivement difficile à suivre pour les tandemistes que nous sommes. Ne voyez pas de prétention dans mes mots, il s'agit uniquement d'un avantage technique! Sur le relief de l'altiplano nous sommes clairement plus rapides, nous prenons conscience pour la première fois d'une part des excellentes performances du Pino face à un vélo droit, d'autre part de notre bonne condition physique du moment. Même à l'assaut d'un col à 4250 mètres, nous réussissons à rattraper la demi heure de retard prise au petit déjeuner sur nos trois compères.
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| De 12. 26 Sept-28 sept |
Nous restons néanmoins groupés pour le plaisir de partager nos déjeuners et soirées mais également afin de pénétrer ensemble dans la tumultueuse capitale bolivienne.
L'espagnol de notre baroudeur argentin (qui nous fera renouer avec la cérémonie du maté... (Perrine Eduardo nous pensons bien à vous) sera également précieux mardi soir. Le modeste village de Huarina n'offrant pas d'hébergement digne de ce nom, Damien habitué des pratiques de la sorte ira frapper à la porte de l'église. Nous serons ainsi royalement accueilli dans les dortoirs attenant à la sacristie. Nous partagerons notre dernier repas avant La Paz dans la cuisine communale.
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| De 12. 26 Sept-28 sept |
La capitale politique du pays s'échelonne entre 4100 et 3500 mètres d'altitude, dans cette cuvette la quantité d'oxygène est inversement proportionnelle au niveau de pauvreté. Nous arriverons sur la ville par le quartier d'El Alto dominant les quartiers plus riches, cette banlieue s'étale sur plus de 30 kilomètres. La plongée sur le coeur de la ville est tout simplement impressionnante, en quelques kilomètres d'autopista (normalement interdite au vélo, c'est pourtant pour nous la solution la plus sécurisante, étant payante la 2x3 voies est déserte et bénéficie d'une large bande d'arrêt d'urgence) nous dévalerons 400 mètres de dénivelé pour rejoindre l'animation du quartier San Francisco.
Stéphanie vous fera partager nos impressions sur cette ville qui en quelques heures déjà nous conquit par son fourmillement.
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| De 12. 26 Sept-28 sept |
Encore une fois nous vous remercions pour tout vos petits mots, n'hésitez pas à user et abuser de la rubrique commentaire,
A bientôt,
Félix
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| De 11. 17 Sept - 23 Sept |
"Voyager, c'est bien utile, ça fait travailler l'imagination. Tout le reste n'est que déceptions et fatigues.", Louis-Ferdinand Céline, in: Voyage au bout de la nuit.
Bravo pour cette aventure qui continue ... Mon amie et moi tenions à vous féliciter pour la qualité de vos récits. Quel style pour mettre en valeur vos ressentiments ! Nous avons tous hâte d'apprendre que ces récits ne resteront pas à l'état numérique. Un livre (illustrée) s'imposera pour clore ce superbe voyage. Amicalement Marc et marylène
Je découvre votre site et votre projet par l'intermédiaire de "Corinne et Philippe", (deux cyclotouriste en tandem, que vous avez rencontré en Bolivie, a la Paze). Je ne peux que vous souhaitez bon voyage, et de profiter de chaque moment que la vie vous offres. Cordialement. Mr ARNOUX
Salut, Depuis mon retour, la routine parisienne m'a rattrapé mais mon voyage continue grace à vos photos et votre récit. Merci. C'est marrant aussi de revoir à travers vos photos quelques endroits que j'ai aussi croisé :-). J'attends la suite de votre périple avec impatience pour voir comment ma route aurait pu se prolonger. Bonne route à vous
Bonjour à tous les deux ! Quelle belle histoire remplie de couleur, de soleil et paysage à couper le souffle ! Bon courage, on pense à vous ! Famille Obadia
Bonjour a vous 2, Vous etes definitivement plus rapides que nous. Nous avions evoque le fait de mettre nos sites respectifs en reference. Vous l'avez deja fait et avec un commentaire tres gentil. Merci donc. Nous sommes arrives a Uyuni cette nuit, et nous attendons de vos nouvelles, esperant pouvoir planifier le Sud Lipez ensemble. Nous sommes le 5 Octobre. Nous avons prevu de passer 3 jours sur le Salar et environ 5 jours entre Potosi et Sucre. L'ordre de ces rejouissances dependra de vos previsions et de la possibilite d'aller au Sud Lipez ensemble. On vous embrasse et Bonne route, Corinne et Philippe
Très heureux anniversaire à La Paz à votre "vieux" couple.Le feuilleton bolivien a bien commencé meme si la bonne nourriture française semble un peu manquer à vos papilles. Bon séjour en capitale bolivienne et bonne route ensuite vers Oruro par une autre route que celle dite de la .... OUF!!! Belle prose et belles photos! Bises à vous deux.
Très joli récit!!! Bonne visite de La Paz. Benjamin
Super le récit ! Je viens de mettre à jour la page "à la trace". Bises, Anna et Tim
hier sur France 5 dans la nuit, reportage sur les chamanes dans Andes, ils parlaient de la vie sur les iles flottantes et disaient que les chapeaux des femmes déterminaient leur role dans la communauté. Bonheur de vous lire ce matin après ce reportage, vos photos sont toujours aussi magnifiques, chaque étape différente et surprenante, on se régale ! mille bisous et à très vite
Nous aussi on pense fort à vous..vous nous faites toujours autant rêver avec vos récits et photos. <<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<mil besossss PS:j'ai installé une lumière avant sur le vélo électrique et bien sûr le vendeur connaissait parfaitement Stef et Félix !!!(magasin rue Keller)
Ces quelques jours sans nouvelles sont largement compensés par votre dernier récit. Je vois que les vélocipèdistes de tous poils finissent par ce retrouver. Profiter bien de La Paz. Votre téléphone est'il toujours fonctionnel ? Grosses bises Papa
