Argentine, concentré d'imaginaire. Pampas arides où déambulent gauchos aux troupeaux bovins, musiques endiablées au tango torride, Terre de Feu aux glaciers « goût » du bout du monde... Elle nous invite, elle nous intrigue, elle se dévoile, elle est immense!
Nous sommes retournés en Europe! Renault, Peugeot, Fiat et Wolswagen sont omniprésentes sur les routes et même si elles ne règlent pas le problème des émissions de gaz carbonique, elles créent l'illusion et évitent ces nuages perpétuels que leurs compatriotes péruviennes ou boliviennes diffusent à tout va! Un énorme « bouic-bouic » nous dépasse suivi d'une tracée noirâtre: « Ah tiens un bolivien qui s'est sûrement perdu en argentine! » Raillons-nous.
Finies les maisons au revêtement non achevé et à la toiture non hermétique, finis la douche « chaise électrique » et autres savants bricolages nécessaires aux commodités primaires, fini le charme des petites et multiples « tiendas », nous retrouverons ici un confort, une praticité et une « vision » à l'occidentale.
Variation d'altitude, nous décrocherons de l'Altiplano argentin avec ses 3600 mètres pour revenir aux altitudes plus conventionnelles de la plaine vers 500 mètres. Le défilé des paysages « caméléonnent » utilisant ses multiples palettes de couleurs.
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| De 16.23 octobre - 7 Novembre |
Décors du 7ème art en veux tu en voilà... La terre rougit de son plus beau pourpre, la végétation s'efface laissant seule place aux cactus immenses tendant leurs doigts au ciel... La Garganta del diablo, Tres Cruces, El Sapo, Los Castillos, telle des plateaux de théâtre, la Quebrada de las conchas (dite de Cafayate) nous jouera ses scènes en paysages authentiques par des formations surréalistes façonnées par vents et pluies. N'a-t-on pas tourné le dernier Clint Eastwood dans ces contrées? On aurait pu!
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| De 16.23 octobre - 7 Novembre |
Mais avec quelle matière première peuvent-ils faire leur succulent (et alcoolisé!) breuvage! L'aridité et la sécheresse des paysages nous fera douter et méditer pendant plusieurs kilomètres... Abordant la fameuse route des vins en direction de Cafayate, nous commencerons à apercevoir à l'orée de la ville les fameuses fincas viticoles. Enfin nous trouverons, telle la route des châteaux bordelais des vignes à perte de vue où nos antiques demeures bourgeoises sont remplacées par des haciendas au charme plus contemporain...
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| De 16.23 octobre - 7 Novembre |
A l'image du quadrillage d'une ville nord américaine, certaines parties du réseau routier argentin nous offriront des journées avec Tancar assez monotones et au paysage peu diversifié pédalant des kilomètres sur des voies rectilignes croisant sans s'y attendre chevaux en quantité, renards, lièvres iguanes et vols de perroquets. Roulant au rythme des « postcasts » d'émissions de France Culture et des plaines mi-vallon mi plateau nous avalerons les étapes entre Catamarca et Mendoza.
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| De 16.23 octobre - 7 Novembre |
Mea culpa, je n'affirmerai plus sans mettre de nuances dans mes propos. En effet, la suite de notre découverte de l'Amérique du Sud me fera bien mentir... Il faudra à peine quelques mètres pour ressentir cette envie de la population de venir véritablement à notre rencontre. Même les premiers échanges furtifs n'ont plus la même saveur. Ils aiment à venir vers nous – nous qui seront toujours gringos – mais avec une réelle envie de découverte, un réel élan de curiosité sincère, un engouement sans réel travers que pourrait être le désir, le besoin (sûrement) de nous vendre, quémander ou envier quelque chose...Que neni! Tout change!
Un tourbillon de rencontres déferlera sur notre route. Gustavo, trentenaire de bonne fortune accompagnera nos derniers kilomètres vers Salta sur son vélo rutilent tout autant que sa tenue de cycliste. Il nous donnera quelques bonnes adresses salténiennes pour notre lieu d'atterrissage ainsi que pour bichonner Tancar. Sûrement la meilleure adresse de la ville mais nous ne trouverons pas notre bonheur mis à part un vendeur prêt à tout pour tout cyclo-campeur en vadrouille dans son pays... « Vous connaissez la casa de ciclistas? Non!? C'est la mienne! Si vous voulez demain je vous héberge... ce soir mes lits sont pris, il y a déjà une famille suisse... »
Ceci ne sera qu'un début qui donnera le ton de l'hospitalité argentine!
Même Tancar trouvera des voisins suisses de chambrée dont il reluquera les moyeux Rohloff pendant deux nuitées. Nos rapports avec leurs propriétaires resterons superficiels, légers mais simples et agréables.
Sonia et David, deux backpackers français sur la fin de leur périple de deux ans et de leur vie entre diverses îles françaises, accompagnerons notre passage sur Cafayate, ville viticole abreuvée de touristes à la découverte de délicieux breuvages fleurtant de près avec nos cuvées françaises. Nous partagerons une tranche de voyage avec eux autour d'une de ces fameuses parillas confectionnée par nos soins, typique de la gastronomie argentine. On ne nous avait pas menti, ce n'est pas un mythe, les bovins des pâturages ne sont pas là pour le décors! Quelle tendresse! Quel délice!
Hasard de la vie, hasard des rencontres, alors que nous flânions sur la place du village d'Aimaicha del valle après quelques emplettes, Roman déboule devant nous tel un ouragan de paroles, de curiosité et d'envie de rencontres... A peine avions nous fait connaissance que nous nous retrouvons chez lui entourés d'argentins pleins de vie et de folklore. Je m'adonnerai même à l'apprentissage d'une petite bourrée locale sur air de samba accompagnée de guitare et bon vins locaux... Cette fois-ci, immersion totale pour nous! Enfin les véritables rencontres que nous espérions avec tant d'impatience pointent le bout de leurs nez après temps de mois de voyage et de contact avec la population d'Amérique du Sud.
Fred et Anne, deux jeunes français des années 68 voyageant depuis toujours et cette fois-ci à bord de « zig zag cruiser » leur maison 4x4 (à l'image des Bourlingueurs pour ceux qui connaissent mais nombreux en sont) nous arrêtent sur le début de notre route nous menant à Tucuman. Après une petite de demie heure de discussion autour d'un café sur le bord de la route, nous déciderons de partager avec eux une journée de camping à la fraîcheur de la vallée, les 54°C à l'ombre de Tucuman empêchant tout un chacun de se mouvoir comme bon lui semble...
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| De 16.23 octobre - 7 Novembre |
Depuis maintenant quasiment un mois la chaleur de cette fin de printemps ici sur le continent sud américain se fera largement ressentir pour tout le monde et qui plus est pour des cyclistes à la merci des routes, appréciant chaque partie d'ombre et chaque souffle de vent tel une bouffée d'oxygène.
Plusieurs fois par jour, nous devrons partir à la recherche du breuvage plus que vital par ces températures qui est l'eau. La générosité des Argentins sera toujours présente même dans les contrées où le manque de pluie se fait ressentir depuis plusieurs mois maintenant! Mais que faire quand nous nous ne rencontrons âmes qui vivent dans les environs? En dépit de tout autre solution, il nous arrivera de subtiliser quelques litres d'eau (dont nous apprendrons le pourquoi de leur présence à posteriori) déposés au pied des petites chapelles servant de mémorial aux accidentés de la route auxquels nous ajouterons un micropur pour plus de certitude quant à sa qualité... La légende dit que l'enfant d'une sainte décédée a pu survivre en tétant le sein de sa mère, en représentation de cela la population dépose auprès des sanctuaires ces bouteilles d'eau. Nous avons tété le don des argentins...
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| De 16.23 octobre - 7 Novembre |
Une journée maudite pour la roue avant de Tancar, nous permettra d'apprécier encore une fois la disponibilité et l'extrême gentillesse des Argentins. Le pneu de 20 pouces ayant rendu l'âme par explosion après seulement 1000 kilomètres (Grrr!!), nous nous arrêterons pas moins de 10 fois en 90 kilomètres afin d'imaginer le meilleur remède... couture, collage d'une chambre à air, positionnement d'un bout de pneumatique de camion usagé trouvé sur le bord de la route... mais il sera impossible d'achever les derniers kilomètres de cette étape sans lever le pouce et monter à bord d'un des rares véhicules circulant sur la route 38 menant à la Rioja. Miguel et Diego, en pleine journée de travail se démèneront pour nous mener jusqu'à LA « bicicleteria » ayant la roue adéquate à bord de leur pick-up climatisé.
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| De 16.23 octobre - 7 Novembre |
Cherchant un lieu de bivouac à proximité de la ville de San Juan à bord de Tancar, une habitante de San Juan, nous interpellera débordante d'enthousiasme et de curiosité et apprenant que nous sommes français elle nous invitera à participer à l'« asado » familial dominical chez sa fille. 13H pétante nous débarquons chez Leticia et Sebastian, la trentaine, leurs 4 enfants et leur labrador prénommé Félix! Nous sortirons notre meilleur « castellano » (et oui maintenant mon cher et tendre se lance dans des conversations qui pourrait s'apparenter à un dialecte voguant entre l'espagnol et le « moi manger bien beaucoup »)... pour découvrir cette famille pleine de vie au grand complet! Ils aiment à être ensemble et tout est prétexte à faire la fête et lever le coude autour d'une bonne parrilla. Nous prendrons un formidable bain de famille et d'affection à leurs côtés et continuerons notre immersion dans cette Argentine si touchante.
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| De 16.23 octobre - 7 Novembre |
Emplis de souvenirs, nous continuerons notre chemin vers Mendoza et y croiserons « los ninos de Jesus » qui seront nos hôtes d'un soir nous soignant tels des visiteurs de prestige...
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| De 16.23 octobre - 7 Novembre |
Jour de haute importance. Félix fête ses 27 printemps et je cherche en vain comment marquer le coup dignement... A l'abord de Mendoza dans le village de Jocoli, après une belle journée à kilomètres , nous déciderons de poser notre bivouac sous l'oeil attentif et attentionné des tenanciers d'un restaurant. L'endroit ne sera certes pas idyllique mais de quoi subvenir agréablement et plus que de nécessaire à nos besoins quotidiens (douche, eau, électricité) et restauration sans lancer le réchaud en prime! Nous passerons une soirée agréable...
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| De 16.23 octobre - 7 Novembre |
3H du matin, Félix hurle comme un dératé (il en perdra d'ailleurs la voix) et fait des gestes désordonnés et incompréhensibles... il bondit à travers une nouvelle ouverture de notre tente (nous trouvions qu'il manquait une aération...) Réveillée en sursaut par tout ce tumulte, je crie par mimétisme croyant avoir à faire à une bête sauvage (non ne riait pas!!!) Deux hommes viennent d'éventrer notre demeure sur toute sa hauteur à l'aide d'un couteau, dérobant par la même occasion mon sac de couchage. L'impressionnante carrure de mon mari (ou ses cris bestiaux on ne sait pas trop...) mettra en fuite nos deux visiteurs. Grosse frayeur, le réveil est brutal, nous réaliserons peu à peu ce qu'il vient de se passer et à peine remettions nous un peu d'ordre dans nos affaires que nous interceptons une voiture de police faisant sa ronde. 5H du matin, après avoir remplis toutes les formalités nécessaires et porté plainte, nous nous rendormirons enfin dans la cabine du poste de contrôle policier à 150 mètres de là. La police comme les tenanciers du restaurant nous confirmerons que c'est un fait rarissime et qu'il n'arrive jamais rien dans cette petite bourgade tranquille...
Après réflexion, nous ne verrons pas comment nous aurions pu prendre plus de précaution, et bien qu'allégés de quelques centaines d'euros, nous serons bienheureux que les malfrats n'en ai voulu qu'au matériel... Bonne montée d'adrénaline pour cette nuit d'anniversaire, je ne savais pas quoi inventer pour cette année, se sera chose faite mais je le promets, je tenterai de faire mieux l'année prochaine!!!!
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| De 16.23 octobre - 7 Novembre |
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| De 16.23 octobre - 7 Novembre |
C'est encore fébriles que nous arriverons à Mendoza où nous pourrons recomposer notre trousseau , décorer notre tente de quelques adhésifs saillants et nous reposer pendant quelques jours dans un hôtel sécurisé...
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| De 16.23 octobre - 7 Novembre |
Le Chili est maintenant à portée de main, Félix vous contera la mythique route des Andes qui nous fera retrouver les 4000 mètres que nous connaissons déjà...
Stéphanie de Mendoza, le 19/11/09
Après le rugissement du lion de la MGM, il ya aura les cris de Felix !! Pour ta tente, je pense qu'il serait souhaitable que tu récupères du tissus et que la fasse recoudre. Au vieux campeur à Paris, il en vende au mètre en différente épaisseur. Reste plus qu'à te la faire parvenir avec un bon Schwalbe Marathon plus 20" pour l'avant. Encore bravo pour votre voyage et bon anniversaire ..
"Echappée belle" en Argentine,dirions-nous... Bravo à Félix pour son efficacité! Votre humour fait plaisir,mais nul besoin de tels épisodes pour rendre vos récits attrayants... Faut-il etre un peu plus gringos pour prendre un peu mois de risque??? Bonne escalade andine vers Santiago! Grosses bises.
C'est magique de vous lire ! Et les attaques en pleine nuit, heureusement sans conséquence grave, ne font qu'agrémenter ce récit... Je pense bien à vous, loin de tout ça... et c'est très agréable de pouvoir partager un petit bout de votre voyage avec vous... Bises à tous les deux Julie
Que d'émotions ! Que démotion Stéphanie. Nous prenons de plus en plus de plaisir à partager vos rencontres et vos montées d'adrénaline. A te lire je constate qu'une fois encore cela n'altère pas votre moral. Bonne découverte de l'Aconcagua vous ne devez plus en être loin. Je vous embrasse
ça serait bien de mettre ' le quotidien ' à jour aussi les ptis loups, presque un mois manque et ça complète vos articles. Je m'éclate toujours autant aussi à suivre votre trace gps et visiter les environs ;o) vive le satellite des fois. encore plein de muxu
Prem's ;o) Bisouuuuuuuuuu
